Après avoir perdu tout espoir de renverser le régime par un vrai putsch en appelant les militaires et les forces de l’ordre à la subversion et après avoir désespéré du recours à la pression internationale, ceux qui s’opposent à Saïed et qui ont conduit le pays à la faillite tablent désormais sur la grogne sociale et fondent un ultime espoir sur une mobilisation massive des citoyens le 14 janvier prochain.
Apparemment, ces perdants n’ont rien retenu de ce qui s’est passé le 25 juillet 2021 en Tunisie. Car ce n’est pas à Kaïs Saïed qu’ils ont affaire. C’est tout un peuple ou du moins une très grande partie de celui-ci qui a exigé le départ du gouvernement, de ces politiciens et la dissolution de l’ARP.
Pour leur rafraîchir la mémoire, déjà les élections de 2019 ont sonné le glas pour une classe politique pourrie et responsable de toutes les crises sociales, économiques, financières et politiques dans le pays. La présidentielle a confirmé ce choix populaire qui s’est illustré par le taux de vote le plus élevé depuis l’avénement de la démocratie en Tunisie en faveur d’un outsider qui a mené sa campagne sur un capital confiance gagné non pas grâce au lobbying politique et communicationnel mais sur une attitude respectueuse des électeurs, un franc-parler peu commun aux candidats, des positions et des principes clairs. Au grand dam des citoyens, les législatives, grâce à un Code électoral taillé sur mesure et en l’absence d’une formation politique qui pouvait représenter une autre alternative, ont donné un panorama de députés en totale rupture avec les aspirations du peuple. Ceux-ci ont essayé de répliquer un mode de gouvernement au service étriqué de leurs calculs partisans et de leurs intérêts. D’où les appels récurrents du peuple à en finir avec le statu quo et de balayer de la carte politique tous les acteurs d’une crise chronique. Cela dit, jouer la carte du 14 janvier en misant sur les souffrances, la misère, les drames et les douleurs des familles de martyrs et de blessés d’une révolution confisquée par les mêmes acteurs qui prônent un retour à l’avant-25 juillet n’est qu’une vaine démarche dont l’objectif n’est autre qu’entraîner le pays dans une spirale de violences et d’amener les Tunisiens à s’entretuer pourvu qu’ils arrivent à leur desiderata.
Mais ce serait sans compter ces millions de Tunisiens qui refusent tout retour au passé sous toutes ses formes. Et quelle que soit la taille de la mobilisation promise pour le 14 janvier, la légalité perdue ne sera jamais restaurée car ils ont parjuré le serment prêté et trahi la confiance de plusieurs générations. La force citoyenne, qui n’attend qu’un mot d’ordre pour investir la rue, sera un rempart solide contre les tentatives de ces spadassins aux mots assassins qui se cramponnent aux souliers de leurs maîtres penseurs à l’étranger pour rétablir un Etat de non-droit et lâcher de nouveau la bride aux passe-droits, aux contrebandiers et aux terroristes pour transformer nos rêves en cauchemars. De ce fait, le 14 janvier ne sera qu’un ultime sursaut pour ces acteurs désespérés avant de tomber définitivement dans le précipice de l’oubli historique.